Nous avions mis le réveil tôt pour aller assister à la prière du matin, à 6 heures. Nous prenons place dans la même pièce que la veille, et écoutons les psalmodies rythmées et mélodieuses des moines. On propose aux participants de déposer une pincée de sciure de bois odorant qui se consume comme de l'encens. Nous nous levons chacun notre tour pour accomplir ce rituel, graves et honorés de pouvoir participer à la cérémonie.


Le petit déjeuner est ensuite servi dans la salle à manger, une nouvelle occasion de goûter à la délicieuse cuisine, et nous retournons dans nos chambres. Les futons ont été repliés et rangés, nous admirons la vue sur le jardin, très apaisante, avant de boucler nos sacs pour repartir.


Nous avons laissé nos sacs au shukubo pour visiter léger, et nous partons sous une pluie légère vers le cimetière Oku-no-in qui entoure le mausolée de Kobo Daishi. On raconte que ce dernier est toujours en train de méditer et de prier pour les hommes en attendant la venue sur terre du bouddha dont lui seul sera capable de comprendre le message. De nombreux croyants ont au moins une mèche de cheveux enterrée dans le cimetière afin d'être présent lorsque ce moment salvateur arrivera.


Le vent souffle fort dans les grands pins, et la balade entre les pierres mangées par les mousses a des airs bien mystérieux... Nous passons voir un puit où la légende dit que celui qui se penche au dessus et n'aperçoit pas son reflet dans l'eau est destiné à une mort prochaine dans les trois ans... Ouf nous nous voyons parfaitement bien !


Le tombeau est précédé par un sanctuaire où brûle continuellement une flamme toujours entretenue. De nombreux japonais se recueillent devant le mausolée fleuri, et une atmosphère pieuse règne sur les lieux.


Nous retournons en centre ville déjeuner dans un petit restaurant tenu par des grands mères souriantes, et un caissier qui se rendort après chaque client... Il est temps de quitter le Koya-san, direction Osaka !


Nous arrivons à notre auberge de jeunesse, à l'ambiance très sympathique où tout le monde se retrouve dans la pièce commune. Nous discutons avec William, un français et Lisane, une allemande qui vivent et travaillent au Japon. Pendant ce temps le petit garçon de la propriétaire court partout dans la pièce. Après de grandes discussions nous ressortons finalement nous promener dans la ville. Osaka est une immense cité, où les habitants sont réputés pour leur pragmatisme, leur drôle d'accent et la qualité (et quantité !) de leur cuisine ! Plusieurs rues piétonnes près de l'auberge, dans le quartier de la Tsuten-kaku, alignent en effet des restaurants très colorés aux gigantesques enseignes lumineuses. On y croise des répliques de poulpes géants ou bien des lanternes en forme de fugu. Un restaurant bardé de dessins de sumo propose des portions gigantesques de nouilles ou de croquettes de poulet. Nous goûtons des takoyaki (beignet rond farci de poulpe), une grande spécialité de la ville.


Le restaurant d'okonomiaki qu'on nous a recommandé est malheureusement fermé, nous errons dans une galerie couverte où des hôtesses chantent dans des bars enfumés où les habitués se pressent. Il y a une toute autre ambiance qu'à Tokyo, plus populaire et bon enfant mais aussi moins sage. Et il y a même des papiers par terre, chose presque impensable dans les quartiers que nous connaissons de la capitale !


Nous nous rabattons sur un petit restaurant de ramen sans prétention, un peu fatigués par l'agitation des rues. Nous rentrons ensuite à l'auberge et passons le reste de la soirée à discuter avec Isaac, un belge très sympathique, avant de nous coucher un peu trop tard...