Après un petit déjeuner copieux dans le jardin nous partons prendre le bus qui nous conduira à la frontière avec le Laos. Contrairement à celui qui nous a conduit à Chiang Rai la veille, moderne et aseptisé, celui-ci est un petit bus local avec ventilos et vitres ouvertes aux quatre vents. A l'avant une jeune grand-mère en habits traditionnels porte dans ses bras son adorable petite fille. Des quantités de colliers de fleurs sont suspendues au rétroviseur central.


La route est superbe, alternant entre forêts denses et plaines fertiles où pousse le riz. D'étonnants rocs solitaires, aux sommets couvert de végétation, ponctuent par endroits les rizières verdoyantes. Le bus nous dépose directement au poste-frontière, nous quittons la Thaïlande et montons dans le bus où les passagers sont enfermés à double tour. Celui-ci emprunte le "pont de l'amitié" qui passe au dessus du Mékong et nous dépose au poste du Laos. Nous achetons sans difficulté le visa et traversons la frontière.


Nous voilà arrivés au Laos ! Petit souci, il n'y a pas de distributeur de billets de ce côté. Nous interrogeons une employée qui, le plus simplement du monde, nous accompagne vers celui de la zone de no man's land. Nous retirons des kips et passons à nouveau la douane sans que personne ne nous pose de question. Voilà une frontière bien poreuse !


Nous embarquons dans un taxi collectif, et arrivons à Houeisai. A peine débarqués, une grosse averse éclate et nous trouvons refuge dans un restaurant. Premier déjeuner au Laos sous la pluie qui ne semble pas vouloir cesser.


Bravant les gouttes nous rejoignons quelques mètres plus loin la guesthouse que nous avions repérée dans le guide. Celle-ci a pour particularité d'être gérée par une association qui vient en aide aux minorités des villages des montagnes, notamment aux femmes en situation précaire. Elles viennent travailler ici dans le restaurant et peuvent également vendre leur artisanat dans la boutique. Les bénéfices servent à l'éducation des enfants et au financement des frais médicaux.

Nous choisissons deux bungalows de trois personnes, un pour les filles et l'autre pour les garçons ! Les coqs et les chats rôdent autour de nous, nous avons l'impression de faire étape dans un village...


Nous sortons faire une petite promenade et grimpons dans un temple qui surplombe la ville, avec une vue panoramique sur le Mékong. L'escalier est décoré par deux dragons dont le corps écailleux sert de rambarde, grimpant jusqu'au sommet. Nous faisons une rapide visite de l'extérieur puis nous déchaussons pour entrer dans le bâtiment principal. Peu à peu il se remplit de jeunes apprentis moines avec leur livre de prières et leur bouteille d'eau, qui s'installent. L'un d'entre eux nous demande si nous voulons "prier bouddha". Nous nous asseyons près de l'entrée, et attendons le début de la cérémonie. Après plusieurs coups de gong et l'appel pour s'assurer de la présence des jeunes participants, les prières commencent. La psalmodie résonne, en un chant rythmé et répétitif qui nous emmène vers un autre monde spirituel...


Après un long moment à écouter les prières des moines nous reprenons notre chemin, en grimpant jusqu'au fort Carnot, vestige désaffecté de l'occupation des français.

Un arbre géant devant l'entrée est envahi par un arbre parasite qui déploie ses racines comme un rideau depuis l'une de ses branches principales.


Nous retournons dîner dans notre guesthouse, je commande une délicieuse pizza maison cuite au four à bois, première digression culinaire occidentale du voyage. Nous finissons la soirée près du foyer de la pièce principale, entourés par les chats, avant de regagner nos bungalows respectifs.