Pour cette première journée à Luang Prabang nous commençons par nous lancer dans la visite des temples de la vieille ville. Admirablement restaurés ils sont très élégants et raffinés, et beaucoup plus sobres que les temples thaïlandais. Ils se démarquent par leurs toits ouvragés, avec plusieurs pans différents, et chacun possède sa couleur dominante.


Nous commençons par le temple situé dans l'enceinte de l'ancien palais royal. A dominante de blanc et abrite le Bouddha d'Or, chargé de protéger l'ensemble du Laos. L'intérieur est richement décoré de détails ciselés et de statues.


Nous continuons la promenade en avançant vers la pointe de la presqu'île, en passant devant plusieurs belles maisons de bois, souvent transformées en hôtel ou boutiques chics. Il n'y a quasiment pas de circulation et la rue est presque déserte. Pour une ville réputée très touristique nous sommes agréablement surpris par cette atmosphère calme et sereine. Nous avançons doucement car le soleil est déjà haut dans le ciel, et la chaleur nous mets naturellement au rythme lent du Laos.


Le second temple est le Wat Sene Soukharam ou "temple des 100 000 trésors", décoré dans les tons rouges et or. Son enceinte abrite également deux pirogues de courses, décorées au pochoir. On y trouve aussi une chapelle avec un grand Bouddha "implorant la pluie", mains tendues sur le côté, une attitude typiquement laotienne.

Nous continuons par un autre temple où fleurissent de grands frangipaniers, dont nous piquons les fleurs odorantes dans nos coiffures. Un guide nous explique qu'ici on les appelle les "fleurs du Laos", et qu'elles jouent un grand rôle dans certaines cérémonies.


Nous nous arrêtons sur un petit étal où Guillaume et Solène achètent des chapeaux en paille, indispensables sous ce climat, à une charmante grand mère parlant français. Nous continuons la marche vers le Wat Xieng Thong, un des plus riche ensemble de la ville. Nous commençons par la visite de la chapelle du char funéraire d'un des roi du Laos, énorme structure de bois abritant son urne. Nous nous rendons ensuite dans l'édifice principal, aux beaux pochoirs à la feuille d'or sur fond noir, et dont la façade arrière est occupée par une mosaïque de verre représentant l'arbre de l'illumination. En sortant nous admirons des artisans occupés à la réparation d'une gigantesque pirogue de bois avant de jeter un oeil à la chapelle du bouddha couché, une statue ancienne ayant été montré à Paris lors de l'exposition coloniale de 1931.


Nous ressortons pour aller tout au bout de la péninsule, à la rencontre des deux fleuves, où les eaux brunâtres du Mékong affrontent en une ligne l'eau verte de la Nam Khan. Nous en longeons ensuite la berge et apercevons une pirogue emplie d'une cinquantaine de personne, s'entraînant pour la fête à venir en pagayant en rythme à grand renfort d'exclamations. Impressionnant !


Nous nous installons en terrasse pour le déjeuner, dans un restaurant recommandé par le guide du routard. L'endroit est agréable mais inévitablement un groupe de français débarque à grand bruit et s'installe à côté de notre table... Nous nous éclipsons après le repas, alourdis de chaleur et de riz gluant.


Nous rentrons tranquillement vers la guesthouse après avoir réservé des billets de bus pour Vientiane. Je décide au passage d'acheter une jeune noix de coco au bord du Mékong. La jeune serveuse me la prépare à la machette, et dans le même temps un homme souriant engage la conversation en français avec les garçons. Nous comprenons qu'il s'agit de son grand-père, qui fait bien plus jeune que son âge, et qui a reçu une partie de son enseignement dans notre langue. Une grande discussion s'engage simultanément, car Ome, sa petite fille qui m'a préparé la noix de coco, est étudiante en français et rêve de devenir professeur. Nous prenons un thé ensemble, et passons un moment très agréable. Décidément on peut vraiment dire qu'au Laos tout est plus lent, même acheter une noix de coco prend presque deux heures ! Mais pour qui sait s'arrêter, le plaisir d'une rencontre est inoubliable...


Nous rentrons finalement chez nous et ressortons pour aller voir les étangs où se trouvaient auparavant les anciennes fumeries d'opium. Elles sont maintenant à l'abandon et on y accède par un ponton délabré aux planches à moitié pourries. En sortant un homme nous aborde et nous propose... du cannabis ! Comme quoi l'histoire de la drogue est toujours recommencée...


Nous allons prendre un verre au bord de l'eau, au café-bar l'Utopia, très réputé à Luang Prabang puis filons au marché acheter de quoi improviser un dîner à la guesthouse.


Demain nous partirons en excursion voir les cascades de Kongsi !