Nous nous levons tranquillement ce matin, prenons un petit déjeuner occidental à la guesthouse et nous mettons en quête d'un moyen de transport pour nous rendre en Thaïlande. Après réflexion nous optons pour un bus qui nous conduira à Surat Thani, où nous pourrons rejoindre en ferry Koh Phangan, l'île que nous avons choisie pour la suite du voyage. Par contre, finie la grasse mat', le bus partira demain à 5h ! 

Nous décidons de faire une promenade pour rejoindre deux temples importants de Georgetown, assez excentrés. La route longe la mer mais celle ci est rendue invisible par une série ininterrompue d'hôtels de luxe et de belles demeures, qui ont privatisé la plage. Pas étonnant qu'on la surnomme "l'Avenue des millionnaires" ! Nous passons tout d'abord devant l'Eastern And Oriental Hôtel, à la réputation presque à la hauteur du Raffles de Singapour !

Nous continuons le chemin sur un bout de trottoir (ouf !), en passant devant plusieurs demeures splendides, construites par de riches commerçants chinois au XXème siècle 

Nous commençons à avoir faim après plus d'une heure de marche, et au coin d'une rue nous tombons sur un restaurant qui proclame être spécialiste du "Curry Fish Head", une célèbre spécialité malaise.

Nous entrons dans la petite salle, dont la climatisation est bienvenue, et commandons une "petite" portion, largement suffisante pour deux, avec du riz blanc. Quelques temps plus tard le plat arrive, tout fumant : une tête énorme de poisson, accompagnée d'une sauce curry aux gombos et aux oignons, le tout parsemé de feuilles de menthe fraîches. L'aspect est un peu déroutant au premier abord, mais, malgré un a priori négatif sur ce plat, je dois reconnaitre après la première bouchée que c'est tout simplement délicieux ! La chair très fine et fondante du poisson se détache parfaitement et le curry est très parfumé sans être trop fort. Nous nous régalons ! 

Par contre, au moment de payer, nous nous apercevons que nous n'avons pas assez de liquide et dans un petit restaurant comme celui-ci la carte bancaire n'est pas acceptée... 

Il faut dire que ce repas a été le plus cher de notre séjour en Malaisie : 11€ pour deux ! 

Heureusement le gérant propose à Léon de l'emmener en moto jusqu'au distributeur pour retirer !

Quelques instants plus tard, les voilà de retour, tout souriants, avec les précieux billets. Sauvés !

Il est maintenant temps de visiter les fameux temples. Situés face à face, ils sont tous deux bouddhistes mais dans un style différent : l'un est birman et l'autre thai !

Nous commençons par le premier, fondé en 1808 il a subit une importante restauration en 1990 Des éléphants de plâtre blanc et d'autres figures mythiques délicieusement kitchs se retrouvent un peu partout dans le jardin, ainsi qu'une énorme reproduction du globe terrestre. Nous parcourons les différentes salles, dont l'une d'entre elles contient un bouddha debout de 8.20m ! Plusieurs bassins abritent d'énormes poissons et des tortues, et au centre de l'un d'entre eux se trouve un curieux dispositif. Il est composé d'un pivot central d'où partent des tiges de métal terminées par des sortes de bols. L'ensemble est en rotation contante et le but est de réussir à envoyer une pièce de monnaie dans un des bols qui portent tous une mention différente de bon augure : fortune, chance, succès... Léon atteint du premier coup le bol "bon voyage" tandis que j'échoue lamentablement malgré mes trois tentatives...

Nous grimpons en haut d'une pagode pour admirer les toits recouverts de feuilles d'or, puis traversons la rue pour visiter le temple Thai.

A l'entrée se trouvent deux énormes dragons et deux gardiens recouverts de triangles de verre colorés, étincelants sous le soleil. A l'intérieur, nous nous trouvons face à un énorme bouddha allongé de 33m (le troisième plus grand au monde). Pour savoir ce que l'avenir nous réserve, nous glissons une pièce dans une sorte de roue du destin. Je prends le papier correspondant au numéro 20 qui m'est attribu : "bad luck" ! Décidément ce n'est pas mon jour de chance ! Pour conjurer le sort (et comme recommandé sur mon papier) je dépose devant la statue une bougie en forme de lotus rose...

Nous repartons en passant par une curieuse rue où toutes les maisons, quasi identiques, ont été construites en 1928 par un riche homme d'affaires chinois pour sa nombreuse famille. Même maintenant elles appartiennent toujours à ses descendants et ne peuvent être vendues.

Nous décidons de rentrer en centre ville mais sur le chemin un panneau attire notre attention... C'est une boutique chic de chocolats malais ! Nous entrons et un jeune vendeur en costume nous tombe dessus pour nous présenter les spécialités, avec, bien sûr, une dégustation à chaque fois ! Chocolat a la noix de coco, au durian, au piment, au curry, au café, aux amandes, blanc au thé matcha... Et toujours une super offre promotionnelle comme par exemple "3 achetés 1 offert"... Heureusement que le volume restreint de nos sacs nous aide à ne pas craquer ! Nous repartons modestement avec un pack de chocolats au durian et une tablette au curry...

Sur le chemin du retour nous passons par hasard devant un émouvant cimetière protestant, dont une partie a été détruite par les bombardements. Il subsiste de belles tombes et caveaux protégées par l'ombre des frangipaniers. Principalement de défunts anglais mais aussi des allemands ou des chinois. La plupart sont morts très jeunes, en mer ou de maladie, vers 1800, bien loin de leur pays natal...

Temps calme à la guesthouse, où nous planifions nos prochains jours sous le ventilateur.

Nous ressortons pour notre dernier diner en Malaisie. Pour commencer, de brochettes de poulet satay grillées au feu de bois sur un petit stand de rue, puis un restaurant indien musulman en face du temple hindou (curry, roti canai et tisu, murtabak...). Pour le dessert nous débarquons un peu au hasard dans un café chic près de Chinatown, Léon étant attiré par l'affiche présentant un cendol au durian ! En entrant dans la salle nous sommes accueillis par un groupe de chinois malais qui nous invitent à nous assoir avec eux sur l'immense table en bois massif. La discussion s'engage (en Teo Chew et en anglais !) et ce n'est que petit à petit que nous comprenons qu'il s'agit des gérants de ce café fraîchement ouvert où toute la famille met la main à la pâte. N'ayant, encore une fois, pas assez d'argent pour payer, nous changeons sur la "friendship table" 10€ contre 50RM, prenons des photos, échangeons nos numéros de téléphone et promettons de revenir !

Cette dernière soirée était vraiment très réussie ! Zam Zam !