Après le petit déjeuner nous faisons nos sacs et les laissons à la guesthouse afin de nous promener légers dans la journée. Plus tard dans la soirée nous prendrons un train pour Ayutthaya.


Nous reprenons le bateau-bus pour nous rendre au Wat Phra Kaeo et au Grand Palais. Le premier contient un des temples les plus célèbres de Thaïlande, car il abrite le fameux bouddha d'émeraude. De petite taille il est somptueusement habillé d'un vêtement d'or et de pierres précieuses. Il existe trois tenues, pour l'hiver, l'été et la saison des pluies. C'est le roi lui même qui les change ! Le bâtiment est remarquable, tout chargé d'or et de carreaux scintillants. Tout autour on trouve d'autres édifices, tout aussi chargés et fastueux, et l'ensemble est ceint par une enceinte décorée de fresques.


Malheureusement le site victime de son succès est envahi par des hordes de touristes, principalement des groupes bruyants d'asiatiques. La densité de visiteurs rend la découverte difficile, entre les guides hurlants et les perches à selfie dans tous les coins. Ce qui est vraiment dommage...


Nous finissons la visite un peu au pas de course, en passant par un musée consacré à sa majesté le roi, et arrivons devant le palais royal. Mélange d'architecture occidentale et thaïlandaise, il abrite des salles d'apparat. Devant les buissons impeccablement taillés défilent les soldats de la garde royale tout de blanc vêtus.

Un bref passage au musée des monnaies, où sont également conservées les tenues de rechange du bouddha d'émeraude, et nous repartons. 


Nous nous échappons de la foule pour aller nous réfugier dans un petit restaurant au bord de l'eau. Pour y accéder nous traversons un marché des amulettes. Toute une série de petits bouddhas et de talismans de toutes sortes s'étalent en devanture.


Après le repas, nous allons visiter un temple réputé pour sa tranquillité et son école de méditation. Et effectivement, rien à voir avec l'effervescence touristique du matin ! Nous visitons avec plaisir les bâtiments déserts, aux bouddhas d'or, et allumons des bâtons d'encens qui embaument l'atmosphère de leur parfum entêtant.


Nous jouons encore à tirer notre destin en piochant un petit bâton avec un numéro, et en lisant le petit papier correspondant. Amélie est plutôt chanceuse et Julien tire carrément un destin extraordinaire ! Tous les succès lui sont promis dans les trois prochains mois. 

Pour ma part... J'ai quelque chose d'encore plus horrible que celui de Malaisie ! Une vie solitaire et sans espoir m'est annoncée... Je montre mon papier à la vendeuse d'offrandes du temple, avec un air désespéré. Elle me dit de le plier et de le glisser sous une statue de bouddha. Espérons que ça conjure le sort ! 


Nous sortons de l'enceinte principale pour nous promener dans les allées où se trouvent les salles de cours de méditation et des habitations. 

Par une porte entrouverte vadrouillent des chats. 

Et puis tout à coup, un petit moine ridé apparaît. Il nous adresse la parole avec un grand sourire, nous invitant à entrer chez lui, et nous comprenons "coffe coffe". Si gentiment proposé ça ne se refuse pas ! Nous entrons, un peu interdits. 


Sur sa table on trouve un nombre impressionnant de contenants de café, vides. Il nous montre pêle-mêle des lettres de remerciement, des photos d'étrangers, des colis, du café... Et de fil en aiguille nous comprenons qu'il invite des étrangers à sa table, leur offre du café, et en échange ceux ci une fois rentrés lui envoient des paquets en retour ! Admirable rituel pour lier des amitiés à l'autre bout du monde ! Il nous répète qu'il est "happy happy" de nous recevoir, et part préparer des tasses de café à notre intention. Il se met à pleuvoir à grosses gouttes, le chat se réfugie sous ma chaise, et le moine arrive avec notre café bien chaud, au lait concentré sucré. Nous sirotons ce moment hors du temps, aussi réjouis que notre hôte. 


Nous échangeons ensuite nos adresses, prenons une photo souvenir avec lui, très bien habillé avec robe safran et écharpe. Et promettons bien sûr de lui renvoyer du café et les photos quand nous serons rentrés en France !

Il nous offre en plus à chacun, une petite tasse décorée d'un coq, "happy new year" nous dit il ! Impossible, une fois de plus, de refuser... Nous nous confondons en remerciements, et partons avec l'impression d'avoir réellement vécu un moment extraordinaire. Notre moine reste dans l'allée, droit et sérieux, jusqu'à nous voir disparaître... 


Nous avons largement dépassé l'heure à laquelle nous étions censés quitter le temple, mais qu'importe. ce moment nous a appris en toute simplicité à saisir le bonheur d'une rencontre.


Nous reprenons le bateau pour chercher les sacs à la guesthouse puis partons à la gare entassés dans un tuk tuk.

Le train nous emmène à Ayutthaya où nous arrivons 2 heures plus tard.

La nuit est déjà tombée et nous devons prendre un autre tuk tuk jusqu'au guesthouses car le bac ne circule plus à cette heure-ci. La première est complète, mais nous en trouvons une autre, impeccable. Nous ressortons dîner dans un stand de rue puis allons nous coucher. Une journée chargée nous attend demain !