Nous partons ce matin vers Bottle Beach, nos sacs sur le dos. Après quelques tâtonnements nous arrivons au pied du sentier, signalé par des bouteilles de plastiques vides. Le chemin est étroit et grimpe sur les rochers. Nous faisons des pauses régulières sous un ciel parfaitement bleu. Au fur et à mesure de l’ascension nous distinguons des morceaux de panorama parmi les arbres, mais la vue n’est jamais réellement dégagée.


Très vite, le chemin redescend vers la plage, et nous marchons avec précaution sur le sol glissant. Il faut faire attention où nous mettons la main, d’énormes scolopendres rôdent sur les troncs d’arbres. Et puis, après un long moment, les palmiers se profilent devant nous. Voici le sable blanc de l’anse parfaite de Bottle Beach ! Nous gambadons sur le sable avec ce qui nous reste d’énergie, avec une seule envie : poser nos sacs !


Le premier hôtel est beaucoup trop onéreux pour nous, nous nous rabattons sur son voisin plus modeste qui propose des bungalows sur pilotis, sommaires mais idéalement situés sur la plage. Et bien sûr équipés d’un hamac ! Le notre est abrité par un grand arbre où est suspendue une balançoire, faite d’une planche et deux cordes, pour se balancer face à la mer.


Une fois installés nous nous mettons en maillot et profitons pour faire notre lessive à grandes eaux avant d’aller déjeuner dans un petit restaurant sur la bande son de Bob Marley. Après le repas, baignade dans l’eau turquoise, sieste dans le hamac ou à l’ombre de notre arbre. Les heures s’égrènent doucement dans cette chaude torpeur et le ciel se pare des couleurs du soir.


Je me décide à tester le massage thaïlandais, car ce matin en passant j’ai pu repérer, près de l’hôtel trop cher pour nous, une installation ouverte sur la plage où une masseuse au sourire chaleureux m’avait invité à prendre place. Je demande à réserver un créneau à 19h et retourne à mon bungalow, le cœur battant dans l’attente.


A l’heure dite, je suis au rendez vous. La masseuse, adorable, m’installe sur un matelas et les choses sérieuses commencent. Elle commence par une série de compressions énergiques, puis enchaîne pétrissages et élongations. Toutes mes vertèbres se mettent à craquer ! Rien à voir avec nos idées reçues sur le massage, et pendant une heure je vais en profiter des pieds à la tête. Mais il faut avouer que c’est bien détendant, et lorsqu’elle commence à masser mon scalp je perds totalement toute notion du temps dans cette bulle, au milieu de la nuit, bercée par le bruit du vent dans les palmes de cocotiers. Le massage s’achève et j’émerge béatement, remercie abondamment la masseuse qui m’assure en riant qu’il faudrait que je revienne tous les jours. C’est pour elle le secret de la santé, et je commence à y croire lorsqu’elle me dit qu’elle a 60 ans alors que je lui en donnais tout juste 50 !


Je rejoins Léon au restaurant, un grand sourire plaqué sur le visage. Le repas est sans intérêt mais un des membres de l’équipe commence une démonstration de danse aux bolas enflammées, faisant tournoyer des cercles de flammes dans la nuit sur fond de techno. Le bruit finit par nous lasser et nous rentrons tranquillement dans notre petite maison sur pilotis…