Notre énergique guide nous retrouve ce matin à 8 heures et demie pour nous expliquer le déroulement de la journée et nous installe dans le bateau. Il nous laisse ensuite aux bons soins de son petit frère qui parle quelques mots de français. Nous naviguons pendant deux heures, faisons un stop pour retirer de l'argent sur la terre ferme et arrivons jusqu'à Don Khone en passant devant Don Det, aux rives bordées de cocotiers et de bungalows sur pilotis.


Sur l'île de Don Khone nous louons des vélos et empruntons un chemin qui est en réalité l'ancienne voie de chemin de fer construite par les français. Ce travail titanesque, où de nombreux ouvriers y laissèrent la vie, visait à relier les deux îles voisines en évitant les redoutables rapides du Mékong. Les rails ont depuis été démontées et il ne reste que quelques locomotives à vapeur qui ont été restaurées après leur découverte dans la jungle.


Le chemin traverse rizières et forêts, jusqu'à l'embarcadère à l'extrême sud de l'île. De là nous prenons deux petits bateaux qui nous emmènent voir les dauphins du Mékong à la frontière avec le Cambodge. Nous avançons un peu et le conducteur coupe le moteur. Quelques minutes s'écoulent et soudain surgit des eaux un dos luisant gris foncé, fugace apparition qui revient à trois reprises avant de disparaître dans les profondeurs. Nous attendons encore un peu plus et tout près de notre bateau se fait entendre le souffle de la respiration d'un autre dauphin.


Nous avons de la chance car en cette saison l'eau est haute et les touristes peu nombreux donc les dauphins se montrent volontiers. Nous faisons un arrêt sur un îlot juste après la frontière, et faisons nos premiers pas au Cambodge uniquement pour payer une taxe d'observation ! Nous repartons sur l'île de Don Khone après dernière session.


Au total pendant l'excursion nous avons vu une quinzaine de dauphins du Mékong, certains allant par paires et d'autres solitaires. Ils ont comme particularité d'avoir un rostre arrondi et non pas pointu comme la plupart de leur congénères, ce qui leur donne un aspect doux et attachant. Ils sont en voie de disparition, victimes des filets de pêches et des bateaux. Espérons que l'avenir leur sera plus favorable !


Nous reprenons les vélos en pleine chaleur pour rejoindre les chutes de LiPhi. Elles sont surtout impressionnantes par leur largeur et la violence avec laquelle l'eau dévale les reliefs, tourbillonne et se heurte aux rochers dans un flot puissant et tumultueux. On comprend mieux alors la volonté des français de contourner cette partie du Mékong !


Il est plus que l'heure d'aller déjeuner, nous revenons au centre à vélo puis nous installons affamés dans un petit restaurant. Mais comme nous l'avons déjà constaté, au Laos tout est plus lent, et nous patientons un long moment avant de pouvoir combler notre estomac ! Nous avons largement dépassé l'heure de rendez vous fixé par le guide, et c'est lui qui vient à vélo à notre rencontre. Il est temps de remonter dans le bateaux pour rejoindre notre île, à contre courant.


Sur le chemin nous croisons des bonzes en train de se baigner en pagne safran, des enfants que leur mère savonne dans le fleuve, des femmes faisant leur lessive... A notre passage beaucoup nous saluent joyeusement. Pour notre part nous préférons l'eau bleue de la piscine à celle brune du Mékong et c'est un vrai plaisir de s'y délasser après ce journée ensoleillée... Nous dînons tranquillement dans le restaurant de notre hôtel, en trinquant à la dernière soirée de ce beau pays qui nous a tant émerveillé.