Il a plu pendant la nuit, et l'humidité ambiante était proche de 100%... Même le plus léger des vêtements de soie a refusé de sécher.

Protégés du soleil par un surplomb nous avons réussi à dormir quelques heures d'affilé. 


Nous prenons le petit déjeuner et enfilons nos chaussures humides pour repartir.

Pour le groupe il reste 8 km pour atteindre le point de rendez vous avec la pirogues, et de notre côté nous allons bifurquer avant pour rejoindre une hutte pour la nuit. 


Après la pluie les sangsues sont de sortie ! De la taille d'un petit vermisseau, elles sont rapides et se dressent à la verticale en gigotant en attendant leur proie. Nous avons mis le bas de notre pantalon dans nos chaussettes mais ce n'est même pas suffisant ! Elles peuvent traverser le tissu... En guise de répulsif nous utilisons un spray de jus de tabac, qui est censé les éloigner. 

Nous les voyons se dresser sur le chemin, essayons de passer bien vite et de nous en débarrasser.


La marche continue sur les chemins glissants, nous nous avançons vers une rivière où nous pourrons faire halte pour déjeuner. Nous arrivons trois heures plus tard mais la place est déjà occupée par d'autres groupes. Trente minutes après nous atteignons un autre endroit près de la rivière et posons enfin les sacs. 


Vite, enfiler un maillot et se jeter à l'eau ! Enfin, il n'y a que 50cm de profondeur, mais c'est suffisant pour s'immerger. Quel délice de se rincer dans l'eau fraîche, entourés d'arbres immenses et de lianes, seuls au milieu de nulle part. Nous voilà rafraîchis et revigorés pour le déjeuner ! 


En enlevant ma chaussette droite j'ai déjà remarqué une marque laissée par une sangsue, et tout autour de notre bâche elles cherchent à s'approcher de nous. Il faut faire avec ! Finalement on s'y habitue vite, en sachant qu'elles sont inoffensives.


Une heure de marche plus tard nous nous séparons du groupe qui retourne à la civilisation (prendre une douche !) tandis que nous prolongeons l'aventure une nuit de plus. 


Trente minutes de marche à peine et nous voilà arrivés à la "hutte d'observation" perchée sur des piliers. A l'intérieur on trouve un banc et des sommiers en bois faisant office de lits superposés. Nous sommes seuls avec le guide, et tout est bien plus calme, c'est agréable. Nous préparons nos affaires, mettons en route le diner après avoir cherché de l'eau à la rivière, et nous postons à l'affût des animaux. 


Pour l'instant, rien en vue. Nous dînons d'un excellent repas préparé par le guide, avec l'impression de nous trouver dans une véritable maison dans la jungle.


La nuit tombe, le concert s'amplifie et puis le guide montre quelque chose avec sa lampe torche (qui malheureusement a un faux contact et n'éclaire plus beaucoup)... Nous plissons les yeux... Mais oui, c'est bien un tapir malais ! Il est venu boire à l'étang salé que nous voyons dans la clairière depuis la hutte. Nous sommes ravis ! Il déguerpi après un long moment... Et est remplacé par un autre couple de tapirs ! On entend parfaitement leurs bruits de mâchonnement, ils sont tout proches !


Il est temps d'aller dormir, même si j'aimerais bien rester toute la nuit à observer la valse des tapirs !


Nous nous endormons avec les bruits de la jungle, le ronflement du guide et le mâchonnement du tapir en arrière fond sonore... Inoubliable...